dimanche 28 juin 2009

Un témoin de la Vérité : le Saint curé d'Ars



I - La nouvelle naissance

1. "Connaissez la Vérité et Elle vous affranchira".
Cette nouvelle naissance, ce renouvellement par la Vérité il ne suffit pas d'en désirer l'avènement, il faut savoir le demander humblement, l'attendre passionnément, l'accueillir vaillamment.
Petit berger aux écoutes de Dieu non seulement dans le doux chant des oiseaux mais dans les intempéries, la fatigue, la faim, le froid, la soumission à la misère paysanne de sa famille, et tout au long du jour au caprice, aux besoins des bêtes.
Écolier si humblement acharné et pour si peu de progrès à vues humaines. Étudiant aux Sciences sacrées, si démuni, si ballotté, si évidemment peu doué.
Célébrant héroïque, sachant réserver tout le loisir de la préparation, de la célébration, de l'action de grâces. Et pourtant Curé mangé, allant par les champs, par les rues, par les maisons vers ceux qui ne viennent pas à l'église et servant ceux qui y viennent de si loin vers leur libération.
Et cependant toujours en prière, toujours aux écoutes de la Vérité. Prière, labeur, obéissance, sont les lieux de cette attente et de cet accueil. Non parce qu'ils sont de la prière, du labeur et de l'obéissance, mais parce que Jean Marie Baptiste y est délibérément, vaillamment, généreusement pénitent: c'est-à-dire désireux de Dieu seul assez pour ne s'attacher à aucune créature qu'en Dieu et par Dieu seul. La plus sûre façon, c'est de mourir à soi-même, d'être soi-même mort à tout désir. Alors il n'est pas besoin de se garder des créatures; et nous ne risquons ni de supprimer cruellement, ne serait-ce qu'en les ignorant, celles qui n'ont pas eu l'heur de nous attacher, ni de desservir celles auxquelles nous tenons le plus!
Ce témoin de la Vérité, celui dont toute la vie, tous les gestes rappelleront la Vérité, lieront par la Vérité, délieront par la Vérité, éclaireront, conforteront par la Vérité, est d'abord lui-même Pénitent, surtout, sous tout, partout : Pénitent. Et c'est parce qu'Il retourne à Dieu par un si sûr chemin que le diable mettra tant d'embûches et si efficaces, en définitive, grâce à Dieu, pour aider à faire du Curé d'Ars, le Saint Curé d'Ars.





2. Accueillir la Vérité et s'y rendre disponible par l'accueil pénitentiel ne suffit pas à être un homme de Vérité. Il faut encore la fréquenter, une fois accueillie, dans la pratique.
Pratiquer la Vérité c'est agir selon ce que nous sommes, sur des objets qui ont leur vérité, sur des personnes qui ont leur vérité, en des circonstances qui ont leur vérité, et en des finalités de valeurs dont il faut connaître la vérité. (Celui qui n'est pas avec Moi est contre Moi).
Or nous-mêmes, les gens, les choses et les circonstances se manifestent par des "apparences". Il y a des apparences véridiques en ce sens que sans être la Vérité elles la signifient. Il n'est que d'approfondir dans leur sens pour connaître cette Vérité: telle démarche de pénitent est une apparence de repentance, par delà l'apparence connaître l'âme et par delà l'attitude de l'âme reconnaître la grâce de repentance.
Mais les apparences peuvent être trompeuses et tel pénitent dont l'apparence est de repentance n'est qu'un curieux qu'il faut laisser attendre devant le confessionnal jusqu'à ce que l'attitude de l'âme accueille la grâce de repentance.
Voilà sans doute pourquoi certains pèlerins ont la crainte de celui qui lit dans les âmes par delà les apparences. Pourquoi le Prince des apparences trompeuses, du mensonge fait une telle guerre au Saint Curé.
Ainsi pratiquer la Vérité ce n'est pas seulement poser des gestes conformes en apparence, mais agir convaincu jusqu'à l'âme, intelligence, cœur, volonté, de ce que l'on fait et de ce pourquoi on le fait et de Celui pour qui on le fait.
Cela s'appelle la simplicité, celle des saints, tout "unis", qui pensent, aiment et agissent sans réticences, sans "restrictions mentales" de l'intelligence ou du cœur, comme flèche allant à son but par le plus court chemin qui est le plus droit.
Simplicité et discrétion de la parole et de l'action, du silence ou de l'abstention de l'action, c'est le secret des saints qui vivent de la Vérité et agissent en Vérité. Un temps viendra où ceux qui adorent Dieu, L'adoreront en Esprit et en Vérité : C'est-à-dire dans l'assistance du Saint Esprit du Christ Dieu fait Homme.
3. Accueillir, devenir véridique en pratiquant la Vérité ne suffit pas à un témoin de la Vérité. "Ce que vous avez appris dans le secret criez-le sur les toits". Il faut apprendre à dire, à exprimer aux autres par l'action et la parole, la Vérité. Ici encore il y a une grâce à accueillir par lapénitence. Cette pénitence doit aboutir à n'être pas écran entre la Vérité etceux à qui on la propose. Saint Paul disait "ut seductores"; être séducteurs, non pour soi, pour garder pour soi, sa façon de dire, de faire, d'être, d'aimer l'admiration, mais pour que les autres n'entendent que la Vérité, ne voient que la Vérité.
Ici encore le Curé d'Ars est un modèle. Pour les petites orphelines qui avec leur simplicité d'enfant ne voient en Lui que le Bon Dieu, le saint Curé prêche et catéchise, il en appelle aux beautés de la nature, aux oiseaux, aux fleurs. Mais dans l'auditoire de l'église où se trouvent parfois de fins lettrés, il semble qu'il ait fait exprès de s'exprimer en paysan fruste, afinque Dieu seul arrive séducteur aux oreilles et au cœur de ses auditeurs.Une grâce aussi, et une pénitence en accord à cette grâce, à ne pas interposer entre la Vérité et les âmes des fioritures, des inutilités, des obstacles. Aucune citation littéraire, aucune digression, aucune "préparation" esthétique, ou psychologique. S'il y a péché à dénoncer, le saint Curé dénonce le péché; s'il y a à remettre dans le droit chemin l'auteur d'une lettre anonyme, il répond directement à l'auteur puisque par grâce il sait qui il est.
La Vérité qu'il dit c'est la Volonté de Dieu sur la créature, la Vérité qu'il fait c'est la Charité, l'Amour de Dieu qui est exigence et miséricorde de l'exigence.
Et si l'on demande qui lui a appris si authentiquement le divin et l'humain, nous le retrouvons à la même école que les humbles depuis Saint Jean : Marie.
Qu'il parle du péché, qu'il échappe aux diableries sans qu'elles faussent ses intentions et son action, qu'il obéisse à ses supérieurs, qu'il visite pour éveiller la grâce, qu'il devienne refuge visible et invisible des pécheurs, qu'il obtienne grâces de la multiplication du blé, de la guérison des corps, de la conversion des pécheurs, de la persévérance des justes, c'est Marie le modèle, c'est dans la maternelle sollicitude de Marie qu'il en puise la leçon et qu'il en obtient la grâce. "Si pour donner quelque chose encore à la Sainte Vierge je pouvais me vendre, je me vendrais".
En Marie il a trouvé et la fille de Dieu toute pure, et l'Épouse docile de l'Esprit, pleine de grâces, et la Mère de Jésus-Christ médiatrice de toutes grâces. "Et quoi mes frères, après tout ce que nous venons de dire nous n'aimerions pas Marie ? Elle qui semble ne se réjouir d'être Mère de Dieu qu'afin de nous obtenir plus de grâces?"

4. Dans le nom de baptême du Curé d'Ars toute une vocation mariale est inscrite, la vie du saint la révélera fidèlement.

Jean: le dernier regard de Jésus est pour Marie, sur Marie; Jean est si près de la Mère des Douleurs et de Compassion qu'il est dans le champ du regard de Jésus sur Sa Mère: "Femme voici ton fils". Et parce que l'Amour a fait le cœur de Jean, il est de tous les disciples celui dont la délicate pureté est le mieux accordée à celle de la Mère du Bel Amour: "Voici ta Mère". A partir de cette heure il la prit chez lui.
Voilà la vocation en sa perfection: Jean le bien aimé de Jésus, fait prêtre par Jésus, confié à la Mère de Jésus par Jésus, pour que Jean soit un fils pour Marie et le témoin de l'Eucharistie et de l'Église invisible.
Baptiste: l'appelé de la Visitation, "dès le ventre de sa mère", par la charité de Marie; éveillé à la Vie, semble-t-il, juste pour entendre le Magnificat. C'est parce qu'il l'a entendu chanter par Marie qu'il voudra préparer les autres à l'entendre. Le Baptiste des pécheurs à qui il donne baptême de repentance; le Baptiste de Jésus-Christ, de l'Esprit de Qui il reçoit la confirmation: Celui-ci est mon Fils bien aimé.
Ce petit berger aux champs ne s'ennuie pas; il n'a cependant emporté de chez lui ni jouet (il n'en a pas) ni livre (il ne sait pas lire) mais son chapelet. L'Ave Maria est pour lui cette "conversation dans le Ciel" dont parle Saint Paul. Une vraie conversation avec la Sainte Vierge, mieux un vrai tête à tête, mieux un vrai cœur à cœur.
Cette pureté du corps, cette pureté du cœur, ce sens de l'authentique c'est dans de pareils entretiens qu'ils se fortifient et s'affinent.
C'est aussi de pareils entretiens que sort spontanément le recours à Marie en toutes circonstances; parce qu'il a la faveur de s'entretenir avec Elle, il crie vers Elle, il l'appelle, il la remercie, il "l'emploie" à tout bout de champ. Mais s'il l'appelle si souvent c'est qu'il lui a confié sa vocation sacerdotale et qu'il sait que toutes les circonstances par l'intercession de Marie peuvent la servir. Il lui a confié sa vocation sacerdotale, c'est mal dire; C'est comme si ayant trouvé sa vocation au Cœur de Marie il ait laissé cette vocation en Sa place en s'y vouant, lui, de toute son âme. Laissantla Perle à l'Écrin royal, trop profondément humble pour s'en parer, il est d'autant plus réfugiée au Cœur de Marie que là seulement il adhérait à sa vocation sacerdotale. Cette intimité filiale avec la Sainte Vierge est si "mariale" qu'elle est "charisme" c'est-à-dire grâce donnée pour les autres: le Sacerdoce et les grâces de fidélité pour s'y préparer, l'accueillir, l'exercer. La maternité sacerdotale de Marie le Curé d'Ars l'a expérimentée et en témoigne de telle sorte que le sacerdoce tel qu'il l'a exercé est typique: Marie a fait du Curé d'Ars le modèle des Curés, mieux le patron au Ciel des prêtres.
Jean Marie Baptiste est de ceux qui n'ont pas besoin de foule, d'apparats, pour prier et être fidèle. Et la Sainte Viergele sait bien qui tout au long de la vie du saint Curé le tient pauvrement loin des sanctuaires en renom, parfois même loin de l'humble assemblée des fidèles (aux Noé), mais qui obtiendra que dès ici-bas lui qui n'a rien attendu des foules voit venir vers son sacerdoce les foules.
Et pourquoi ces foules accourent-elles? parce qu'il y a à Ars un prêtre si marial que Satan ne peut rien contre son Sacerdoce; qu'à l'image de Marie et dans son conseil il est devenu le refuge des pécheurs; qu'il prêche l'Amour, la justice, la miséricorde de Dieu, toutes choses que Marie lui a mises au cœur et qu'il a conservées;
parce que Celle qui a obtenu à Cana le vin obtient pour les hôtes du pauvre curé de la Providence, le Pain ;
parce que Celle que nous invoquons comme Reine des Saints a conduit Jean marie Vianney sur la claire et ferme route de la sainteté en lui faisant comprendre et imiter les Saints dont il lisait la vie et que sa prière fréquentait.
Et pour que nul ne doute que c'est par Marie que le Curé d'Ars est allé à Jésus, la Sainte Vierge apparaîtra six fois devant témoins au Saint Curé. Et lui ne fera pas façons alors pour dire "Vous L'avez donc vue vous aussi mon enfant? Oui c'était Elle. Vous avez vu la Sainte Vierge ; n'en parlez à personne".
Mais le Curé lui n'en doutait pas : en montrant le carrelage de sa chambre il disait un jour: "On n'oserait pas mettre les pieds sur un tel carrelage si l'on savait ce qui s'y est passé".
Les Saints sont unifiés par grâce; ils meurent comme ils ont vécu. C'est l'année des apparitions de Lourdes que l'Immaculée Mère de Dieu est venue chercher son enfant: Jean Marie Baptiste prêtre, celui qui avait compris dès son enfance que "pour mériter la protection de Marie il s'agit d'imiter ses vertus … sa grande humilité … son admirable pureté … il faut aussi à son exemple se détacher des choses de ce monde".

5. La perfection du prêtre
Et d'abord il prêche la doctrine. L'Évangile et la vie des Saints appuient ou illustrent son enseignement. Une doctrine si simplement exposée, si pleine que l'âme y trouve la vie. Pas d'exégèse savante, pas de critique historique, pas de fioriture. Et cependant lorsqu'on compare avec les meilleurs sermons de notre époque, devant les prêches du Curé d'Ars on dit avec Péguy "Voici la nudité, le reste est vêtement!"
La doctrine en sa plénitude, en sa nudité, exposée à tous, une doctrine qui se fait Homme, prend la voix, les gestes, les larmes de l'homme.
Tout entière dite en chacun de ses aspects:
le péché qui doit être avoué et que Dieu pardonne parce que Dieu a payé ce péché, car c'est le même qui paye et qui pardonne, associant son prêtre au pardon et à la rédemption;
la Vierge Marie, l'Eucharistie, l'Église et sa liturgie, la communion des Saints et des Anges.
Et entre ces deux camps: celui du Mal et du Bien, les combattants : les Saints d'ici-bas et les Anges contre la malice de l'homme et les démons.
Cette doctrine il a eu beaucoup de mal à la reconnaître dans les livres savants du séminaire. Il l'a apprise de son saint curé et père spirituel, il l'a vu vivre dans sa famille, il l'a surtout vécue l'accueillant dans la prière et la mettant en pratique.
En voilà un qui n'a flirté ni avec la Vérité, ni avec l'Erreur! Tout entier engagé à Dieu il est trop droit, il va trop droit pour que le "gauchi", le "biaisé" le dévie. Il est trop pèlerin de l'Absolu pour que l'a peu près, le méli-mélo, le dieu et Mammon, le toi et moi, le oui et non l'abusent. Et voilà pourquoi sa doctrine est si sûre; et voilà pourquoi on trouve à Ars la Vérité qui est l'Amour de Dieu et qui y parle plus clair que dans la chaire des grandes métropoles.
Sûreté de la doctrine, vraie science sacerdotale qui constitue le huitième sacrement, l'Abbé Vianey ne l'a pas confondue avec la politique, la psychologie, l'histoire ancienne, la sociologie fut-elle religieuse, l'économie politique ou la science hébraïsante! C'est cependant celui-là que l'Église a donné aux prêtres comme modèle et comme patron : ce curé qui prêcha deux fois le jour pendant près de trente ans ; et n'a pas hésité au lieu de le choisir parmi tant de prêtres érudits et fins causeurs et talentueux orateurs, à reconnaître celui-là.

6. Sacerdoce alter Christus
Sacerdoce in æternum
Jamais personne, fidèle ou indifférent ou même anticlérical notoire, n'a osé espérer voir en Monsieur le Curé l'homme séparé du prêtre. Il est tout entier, et en toutes ses paroles, et en toutes ses attitudes, et dans toutes les situations : Prêtre.
Et lui-même n'a jamais eu l'idée de se considérer autrement que comme prêtre, "prêtre misérable", "prêtre ignorant" mais complètement sacerdotal.
Envoyé par Dieu à Ars pour y être prêtre de l'Église de Jésus-Christ, il a accompli visiblement les fonctions sacerdotales comme un qui en a l'intelligence, l'amour et le courage jusqu'à l'héroïsme. Il a été le pasteur de tout son peuple, appelant aux places et aux carrefours les invités de Jésus pour leur faire retrouver le chemin de l'église. Il a manifesté prédilection pour les pauvres, les enfants, les malades, et sollicitude pour les pécheurs.
Sachant bien que l'église qui est la maison de Dieu est le lieu où les enfants de Dieu doivent apprendre qu'ils sont de la race des Saints, il a pris soin que les statues des saints, que les vitraux, que les figures d'anges parlent langages clair et enseignent ainsi la doctrine. Attentif à la liturgie dont il savait le véritable rôle, il ne l'a ni simplifiée, ni chargée, ni agrémentée, de telle sorte que les offices à Ars, comme l'ordonnance des autels et des statues, disaient à chacun et à tousla Bonne Nouvelle, l'Évangile de miséricorde.
C'est dans la sainte liturgie ainsi comprise et respectée qu'il célébrait. Ici le Prêtre si humble d'aspect rayonnait de la Noblesse du Prêtre Unique : Sacrificateur et adorateur pour le Peuple.
C'est par l'intelligence de la liturgie que le confessionnal est dans la chapelle de Saint Jean Baptiste mais que les pénitents sont envoyés soit avant soit après la confession à l'autel de la Sainte Vierge.
C'est dans la profonde intelligence du Sacrement de Pénitence que "c'est de nuit comme un voleur que le Curé va ainsi redemander son âme au pécheur pour la rendre au Christ du Baptême et de l'Eucharistie.

7. Le Curé D'Ars Prêtre.
C'est lorsque le Curé d'Ars "tient le Bon Dieu dans ses mains" qu'on devine Celui qui l'a "séparé" et Se l'est réservé. Car si tant de pèlerins viennent à Ars, si les gens d'Ars viennent à l'église, si le Curé d'Ars est, nuit et jour, au milieu de tant de gens et si proche de chacun, c'est qu'il vit amoureusement cette élection jalouse de Dieu, cette séparation de prédilection.
En voilà un qui ne s'est pas trompé sur sa part et son héritage!
Seul dans la Cure, loin de sa famille, seul dans son combat, seul dans ses pénitences, seul sous la fatigue, seul en face de la vision, du miracle! Seul mais non isolé! Relié par sa solitude même à toutes les âmes, immergé dans la Solitude de Jésus!
A l'heure où les foyers se réunissent, il passe en prêtre, apportant la présence du prêtre à la table de famille. Mais il ne s'y assied pas. Cependant il est le plus souvent affamé. Les autres ne s'y trompent pas : un Curé n'est pas un homme comme les autres, et cela parce que Dieu l'aime d'une autre façon! Certes il vient d'une famille rurale, il sait bêcher et garder les bêtes mais ce n'est plus maintenant son travail ! Homme d'Église, c'est à l'église qu'il travaille! Il est bien curieux de voir qu'il n'a même pas eu l'idée de cultiver à la manière des paysans un champ pour nourrir ses orphelines. Dans son champ à lui, il œuvre par la prière, la pénitence, parce que c'est le champ de la foi. Et qui osera dire que son travail n'est pas pour son corps, pour sa personnalité, dur labeur ?
Champ de bataille et champ d'action c'est le même champ pour le prêtre. Il sème, cultive et récolte sur le champ même des combats, et dans les combats mêmes.
Car là aussi J.M.B. Vianey ne s'y est pas trompé, un prêtre est un Ouvrier, l'ouvrier du Royaume de Dieu ! un producteur de vraie Richesse, un défenseur de vraie Richesse, un conquérant de vraie Richesse. Et c'est parce qu'il a cru à cette efficace surnaturelle que biens spirituels et biens matériels ont tant afflué au pays d'Ars, que ceux qui y venaient en sont repartis comblés. Ce Joseph transforme par grâce en grenier spirituel cette paroisse si semblable à l'Égypte quand il y arrivait pour la première fois, et comble les âmes du fruit de son labeur.

Dates:
1. 3ème Dimanche de Pâques - 19 avril 1959


3.
16 Mai


4.
samedi des Q.T. de Pentecôte 25 Mai


5.
30 Mai


6.
3ème Dimanche après Pentecôte Octave du Sacré Cœur


7.
17 Juin 1959