vendredi 20 novembre 2009

Pour le Christ Roi



Les trois couronnes de Notre Seigneur.

Couronne de fleurs, celle dont on le couronne par dérision. Mais qui par divine volonté dit la leçon de l'humanité de Dieu "consommant", rassemblant ce que la création a de beau, de prometteur. Couronne de fleurs de l'amphitryon, de celui qui chez les Romains présidait le banquet amical.
Leçons pour nous, leçon d'humanisme. Notre enseignement doit être couronné des simples et belles fleurs de la création et pour cela notre propre humanité doit s'enrichir de beautés naturelles (fleurs, paysages etc.) et des beautés de la civilisation humaine (art, science etc.).
Nous présidons un banquet où se nourrissent de vérités, d'amitiés, de beauté les enfants de France. Que la couronne de fleurs de Notre Seigneur nous soit modèle et nous obtienne humanité séduisante de fête.
Couronne d'épines qui double celle de fleurs. Car les fleurs dont on couronne Jésus avaient de cruelles épines. Par ces épines durement enfoncées la couronne de fleurs fut fixée. Par le sang jailli des épines la corolle des fleurs fut teintée. Mais Jésus seul et ses proches ont su les épines car elles sont tournées vers Lui seul, d'où leur efficacité rédemptrice.
Pour nous, épine de l'acquisition laborieuse des connaissances, de la culture que nous devons livrer facilement, joyeusement. Avec d'autant plus d'éclat et de délicatesse de teinte que la secrète épine a fait saigner notre humanité.
Épine de la conservation en leur fraîcheur de ces vérités à transmettre. Épine de cette patience et de cette maîtrise pédagogiques qui mortifie continuellement notre nature. Épine des rapports quelques fois pénibles avec collègues ou parents d'élèves ou administration. Notre humanité et notre enseignement en doivent être teintés, avivés de cette teinte agréable à tous: la compréhension, la bienveillance.
Couronne de gloire du Roi dont le Royaume n'est pas de ce monde. Auréole naturelle que les artistes ont figurée par un rayonnement de clarté ou une dense condensation d'or. Royauté dont la pleine conscience fait la béatitude des Élus (voyez l'Apocalypse) qui suffit dès ici-bas à faire la jubilation des Saints. Royauté qui se veut ignorée de ceux qui n'aiment pas. Et qui ne se révèle que dans la mesure de l'amour.
Pour nous : demander ce regard surnaturel qui voit en tout événement cette Royauté du Roi pacifique, du Sauveur. Croire que ce Roi va Lui-même consacrer les pauvres efforts de notre enseignement, que ces vérités et ces habitudes humaines que nous donnons à nos enfants, que ce témoignage de compréhension, de joie, de sympathie que nous portons dans notre milieu vont rayonner d'une surnaturelle clarté, que toute cette nature rectifiée au sang des secrètes épines va appeler les rayons de la grâce.

Gabrielle-Marie MOSNIER, mai 1945




vendredi 6 novembre 2009

Le chevalier à la rose



Le Chevalier à la Rose en l'église de Saint-Jean de Malte, Aix-en-Provence, statue de Raymond Beranger, Comte de Toulouse, cofondateur de l'Ordre de Malte en l'an 1100.


Leçon de ce symbolisme du Moyen-Age
Image de la foi vivante, militante protégée par la saine doctrine qui enveloppe tout de ses mailles souples : tête, mains, tronc, pieds. Les reins ceints du double baudrier qui retient l'écu, humilité qui nous garde à notre place à l'abri de Dieu et le glaive, justice de la grâce et de la Croix.
Cette foi veille au chevet du Tombeau dans l'espérance de toutes les résurrections dans la Résurrection. Cette foi est déjà charité épanouie à la Rose dont les épines, s'il y en a, ne sont que pour celui qui l'a cueillie, la protège et la présente au monde. Pone me ut signaculum super cor tuum, ut signaculum super brachium tuum ; quia fortis est ut mors dilectio, dura sicut infernus aemulatio. [Place moi comme un sceau sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort, le zèle de l'amour inflexible comme l'enfer].

Gabrielle-Marie Mosnier

lundi 2 novembre 2009

Christ Roi et Toussaint

Un Roi nous a été donné, et ce Roi est là au coeur de ce Royaume qui est parmi nous, qui est au dedans de nous depuis notre baptême.


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Royaume de Paix et de force, Royaume de lumière où tout est vrai. Communion des Saints dans l'Amour enfin contemplé face à face au ciel, mais déjà dans la foi ici-bas. Communion des Saints qui voient comme dans un miroir la Royauté du Christ dans Son Église.


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Si nous croyions seulement gros comme une grain de sénevé, comme tous nos petits soucis, nos débordantes vanités, nos susceptibilités de puérilisme attardé, la préoccupation de notre petit confort, de notre petite "carrière spirituelle" s'évanouiraient, se dégonfleraient, auraient honte dans la vision de foi de l'Église et de Son Roi, dans l'ombre lumineuse de la Royauté de Jésus et de Marie.

Mais comme aussi l'horizon de notre regard s'é largirait par delà nos agitations à cette Réalité du Royaume où c'est en étant qu'on fait, où c'est en se perdant qu'on trouve la volonté de Dieu sur nous, où c'est en mourant qu'on vit enfin!


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Triple couronne de la Royauté de Marie: Fille du Roi, Épouse du Roi, Mère du Roi que nous voyons un jour mais lorsque nous avons longuement reconnu dans le mystère Sa beauté, l'obéissance et la pureté de Marie. Cette beauté seule, cette obéissance, cette pureté sont sauvées et c'est leur reflet en nous au sein de la misère et du péché que Jésus sauve.


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Christ de Notre baptême, Marie qui nous enfanta à l'Église, et qui nous enfante à chaque instant sans que jamais notre méchanceté puisse ternir Sa pureté virginale.

Corps mystique du Christ engendré et racheté dans le Sang sans que jamais la corruption dont Il est tiré rejaillisse jamais sur sa sainteté parfaite.

Convertissez-vous, convertissez-vous le Royaume est là et vous risquez de ne pas le voir tant vous êtes occupés de peccadilles.

Seigneur Tournez-Vous vers nous

Seigneur tournez-nous vers Vous!

Et que plus jamais nous n'oubliions Votre Face.


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Gabrielle-Marie MOSNIER

Aix en Provence

24 octobre Dimanche Christ Roi 1954